En résumé ...
Le projet de Réseau Social d'Entreprise peut devenir l'axe majeur d'une plateforme collaborative dans l'entreprise mais nécessite une analyse des besoins réalisée à partir d'un référentiel fonctionnel robuste.
En détail ...
L'imagination dont font preuve les ingénieurs informaticiens et les consultants, font régulièrement apparaître de nouvelles terminologies. Au delà du vocabulaire (travail collaboratif, web 2.0, entreprise 2.0...) , il s'agit de déterminer les enjeux et usages Métier , puis d'identifier les solutions adaptées.
Les réseaux sociaux professionnels puis le Réseau Social d'Entreprise sont un des épisodes récents d'une histoire qui "commence" en 1980 avec l'invention du néologisme "groupware" par Peter et Trudy JOHNSON LENZ. Dans les années 1990 le développement des technologies de l'information et de la communication fera éclore des solutions de groupware comme Lotus Notes. Des concepts et solutions associées comme la GED, la publication de contenus web ... ont continué leur progression. Les années 2000 nous apportent le web 2.0 puis les réseaux sociaux et le début de cette décennie 2010 est fortement marquée par le Réseau Social d'Entreprise. Alors, groupware, travail collaboratif, GED, édition de contenu, réseaux sociaux : où en sommes nous ?
Considérons le Réseau Social d'Entreprise comme une solution capable d'offrir à un groupe d'individus, des fonctions d'échanges et de collaboration en adoptant une approche "user-centric".
Le Réseau Social d'Entreprise met en oeuvre des fonctions collaboratives plus ou moins étendues selon les projets : échanges synchrones par chat ou vidéo, partage documentaire, gestion de projets, publication de contenu sur des portails ou blogs, messagerie électronique, agenda... mais par définition, s'articule autour des fonctions de collaboration sociales (le profil, le mur, le fil d'édition, les discussions, les commentaires, la gestions de contacts sociaux...). Il paraît difficile en 2011 de proposer une plateforme collaborative qui n'intégrerait pas ces fonctions de collaboration sociale.
Dans une optique de clarification, je propose la classification suivante des fonctionnalités détaillées d'une plateforme collaborative et sociale :
- Collaboration sociale (profil, mur, tableau de bord, contacts sociaux...)
- Echanges distants synchrones (messagerie instantanée, vidéoconférence...)
- Edition et publication de contenu (portail, blog, wiki, forum, flux...)
- Partage documentaire (fichiers et documents, recherche, versioning ....)
- Gestion de projets (ressources, planning, workflow, risques...)
- Organisation et bureautique (messagerie, contacts, agenda, tâches, édition de documents)
Sur la base de cette classification, il devient possible de mesurer la dimension collaborative et sociale d'une plateforme en évaluant chacun des axes fonctionnels (voir schéma à titre d'illustration).
Une plateforme collaborative et sociale "parfaite" couvrirait chacun de ces axes fonctionnels.
Chaque entreprise couvre déjà une partie des ces fonctions par des solutions opérationnelles et la question du renouvellement ou du complément d'outils se pose avec un souci d'interopérabilité ; cependant aucune solution n'a vraiment de sens que comparée à une expression de besoins. Un projet de Réseau Social d'Entreprise dédié à un groupe d'utilisateurs ciblés et centré sur un usage précis (la réduction du Time To Market par exemple) ne ressemblera pas à un projet de RSE étendu à tous les collaborateurs d'un groupe international et ouvert à divers sujets transverses. Je proposerai dans le prochain billet une typologie de projets RSE (tenant compte à la fois de la couverture fonctionnelle et de l'ampleur d'usage) afin de déterminer la méthodologie la plus adaptée.
C'est toujours intéressant de poser calmement les choses de temps en temps et cet article le fait plutôt bien.
RépondreSupprimerEn revanche, je souhaite réagir à la phrase "une plateforme collaborative et sociale parfaite couvrirait chacun de ces axes fonctionnels." Je ne suis pas de tout d'accord.
La première raison et la plus importante est qu'au delà de la forme des outils, il y a des usages qui eux peuvent même s'opposer. On ne travaille pas de la même manière avec les anciens CMS ou GED qu'avec les nouveaux RSE. C'est passer au push au pull, c'est passer du document-centric au user-centric, c'est passer du privé par défaut au public par défaut, etc. Bref, si on peut "coller" des outils les uns aux autres, on ne peut pas encourager des usages qui parfois s'opposent.
La seconde raison est que les nouveaux usages ne pouvant apparaître qu'avec de nouvelles solutions, comment accompagner les utilisateurs vers de nouveaux usages s'ils peuvent continuer à utiliser les anciennes solutions ? Bref pour accompagner les changements d'organisation, mieux vaut initier une rupture sur quelques thématiques que de chercher à tout changer progressivement (je parle de collaboration sociale, ceci ne s'applique évidemment pas à tout !).
Enfin, à chaque projet ses fonctionnalités et outils. La part de données structurées vs données non-structurées, l'importance de la réactivité vs la capitalisation mais également l'age des personnes impliquées, l'importance accordée à la prise d'initiative de parole dans l'entreprise sont autant de facteur à prendre en compte pour définir le périmètre de la plateforme collaborative et sociale "parfaite".
@Emmanuel Point de vue partagé
RépondreSupprimerMa réponse online sur une "approche" basée sur
- méthodologie Agile utilisée sur projets collaboratifs
- usages "Social Networking" issus des réseaux sociaux professionnels (Viadeo; Linkedin; FB)
Prochainement : http://www.slideshare.net/herschkorn/rseau-social-dentreprise-rse
Merci pour vos commentaires :
RépondreSupprimer@ Emmanuel : la rupture peut faire partie des objectifs et on en tiendra compte dans l'approche méthodologique du projet.
@ Eric : oui une approche agile est recommandée.
Vous avez quelque peu devancé le billet du 30 mai :)